En 2022, le Royaume-Uni et les États souverains membres du Commonwealth célèbrent le jubilé de platine de leur souveraine, la reine Élisabeth II. Aucun monarque britannique avant elle n’avait passé un tel cap, pas même son illustre arrière-arrière-grand-mère, la reine Victoria, restée pourtant plus de 63 ans sur le trône d’Angleterre.

Tout au long du XXe siècle, le département de Loir-et-Cher fut une destination très courue par les membres de la famille royale d’Angleterre. Qu’elles soient officielles ou plus privées, ces visites royales se sont imprimées dans la mémoire des Loir-et-Chériens, et dans les archives ! 

La « love story » entre la couronne britannique et notre département a commencé dès 1908 avec Édouard VII (l’arrière-grand-père d’Élisabeth II), alors roi du Royaume-Uni et des dominions (Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Terre-Neuve) et empereur des Indes. En grand francophile, il se rend régulièrement au château de Chaumont-sur-Loire pour visiter, à titre privé, le prince et la princesse Henri-Amédée de Broglie, propriétaires de la demeure et par ailleurs amis très proches.

Plus tard, en avril 1963, c’est au tour de la mère d’Élisabeth II, affectueusement surnommée « Queen Mum », de découvrir les riches monuments dont abonde le Val de Loire. Sa première visite sera pour le château de Cheverny, célèbre notamment pour la pratique de la chasse à courre. La reine-mère y est accueillie par le marquis Philippe Hurault de Vibraye. Un équipage de chasse à cheval entouré de nombreux chiens se livre pour l’occasion à une démonstration devant la façade du château. La reine-mère, s’exprimant dans un français impeccable, est conquise.

Quelques années plus tard, en octobre 1979, Élisabeth II en personne décide de découvrir à son tour la douceur ligérienne, lors d’une excursion privée. Le château de Chambord est inscrit en bonne place sur son programme touristique qui ne compte qu’une seule et unique journée de découverte. Mais sans doute le département ne laissa-t-il pas indifférente la souveraine… Car en juin 1992, elle décide d’y revenir pour une nouvelle visite, officielle cette fois… une visite de trois petites heures seulement ! Après une arrivée protocolaire à la gare TGV de Vendôme, toute la délégation se transporte ensuite à Blois. Dans la cour du château royal, Jack Lang, alors maire de la ville, s’improvise en guide touristique pour l’occasion.  

Quelques années auparavant, en novembre 1988, le prince Charles et son épouse Lady Diana ont eux aussi foulé le sol loir-et-chérien, en effectuant une visite officielle au château de Chambord. Pour l’occasion, une soirée y fut organisée, soirée au cours de laquelle ils purent côtoyer une autre princesse : Caroline de Monaco. Sans doute ses parents, le prince et la princesse Rainier de Monaco, avaient-ils déjà évoqué devant elle leurs séjours privés, effectués dans les années 1950 au moulin de Pasnel à Monteaux…

D’autres monarchies ont apprécié la douceur de vivre en Val de Loire. Les mémoires se sont peut-être un peu effacées avec le temps mais les archives sont là pour nous rappeler que le roi d’Espagne Alphonse XIII est passé en Loir-et-Cher en mai 1905 et, plus tard après lui, son petit-fils Don Juan Carlos, alors prince héritier sous la dictature de Franco (février 1975).

Plus récemment, en décembre 2000, Béatrix d’Orange-Nassau, reine de Hollande, a inauguré dans la cathédrale Saint-Louis de Blois une création contemporaine de 33 vitraux (360 m²) conçus par le créateur néerlandais Jan Dibbets.

On le devine aisément, qu’il s’agisse de visites officielles ou plus discrètes, le département de Loir-et-Cher et ses habitants n’ont jamais « fait d’manières » avec les têtes couronnées !